Succession statutaire et testamentaire - que faut-il savoir sur le droit polonais des successions ?

Le décès d'un être cher est toujours une expérience difficile. Pendant cette période difficile, il y a souvent des complications supplémentaires liées à des questions juridiques concernant l'héritage. Comprendre les règles de base de l'héritage peut considérablement faciliter le processus de succession et prévenir d'éventuels conflits familiaux.

Deux principaux modes de succession

Dans le système juridique polonais, on distingue deux modes fondamentaux de succession :

1. succession testamentaire

Le testament est un acte juridique unilatéral par lequel le testateur dispose de ses biens en cas de décès. C'est le moyen le plus sûr de s'assurer que la succession est répartie conformément aux souhaits du défunt.

2. la succession statutaire

En l'absence de testament valable, la succession suit les règles du code civil, où les héritiers sont désignés en fonction de leur degré de parenté avec le testateur.

Testaments - types et exigences formelles

Le droit polonais distingue plusieurs types de testaments :

Testaments ordinaires :

  1. Testament manuscrit (olographe) - la forme la plus courante de testament, doit être :
    • Entièrement écrit à la main par le testateur
    • Date
    • Signé à la main
  2. Testaments notariés - établi sous la forme d'un acte notarié, offre le plus haut niveau de sécurité juridique.
  3. Volonté allographique - établi en présence d'un représentant de l'autorité locale (maire, maire de la ville ou employé habilité).

Les testaments spéciaux (utilisés dans des circonstances exceptionnelles) :

  1. Volonté orale - possible lorsqu'on craint la mort imminente du testateur ou que des circonstances particulières empêchent la rédaction d'un testament ordinaire.
  2. Les voyages - effectués lors d'un voyage à bord d'un navire ou d'un aéronef polonais.
  3. Testaments militaires - établis par les personnes effectuant leur service militaire en période de mobilisation, de guerre ou d'état d'urgence.

Il convient de rappeler que les testaments spéciaux cessent de produire leurs effets six mois après que les circonstances qui ont justifié leur création ont cessé d'exister.

Succession légale - qui hérite et dans quel ordre ?

En l'absence de testament, le code civil définit les groupes d'héritiers suivants :

Premier groupe : conjoint et enfants

  • Les enfants héritent à parts égales
  • Le conjoint hérite d'une part égale à celle des enfants, mais pas moins d'un quart de l'héritage total.
  • L'enfant qui ne survit pas à l'ouverture de la succession est remplacé par ses descendants (principe de représentation).

Deuxième groupe : conjoint et parents

Si le testateur n'a pas d'enfants, ceux-ci héritent :

  • Conjoint - 1/2 de la succession
  • Parents - 1/4 de l'héritage chacun

Si l'un des parents est décédé, sa part revient aux frères et sœurs du testateur ou à leurs descendants.

Troisième groupe : les frères et sœurs et les descendants des frères et sœurs

En l'absence de conjoint et de parents, la totalité de la succession revient aux frères et sœurs du testateur, à parts égales. Si l'un des frères et sœurs ne vit pas jusqu'à l'ouverture de la succession, sa part revient à ses enfants.

Quatrième groupe : les grands-parents

En l'absence de conjoint, de descendants, de parents, de frères et sœurs et de descendants de frères et sœurs, la totalité de l'héritage revient aux grands-parents du testateur, à parts égales.

Cinquième groupe : les beaux-enfants

Si tous les héritiers mentionnés précédemment font défaut, l'héritage revient aux beaux-enfants (enfants du conjoint du testateur qui ne sont pas également ses enfants).

Dernier groupe : Municipalité et Trésor public

En l'absence de tous les héritiers légaux, l'héritage revient à la commune du dernier domicile du testateur ou au Trésor public.

Retenue - protection des proches contre l'exclusion d'un testament

La réserve est une institution juridique qui vise à protéger les membres de la famille proche contre l'exclusion totale d'un testament. Les personnes ayant droit à une part réservée sont :

  • Descendants (enfants, petits-enfants)
  • Conjoint
  • Parents du testateur qui seraient appelés à la succession par la loi

Le montant réservé est de :

  • 1/2 de la valeur de la part de la succession qui reviendrait au bénéficiaire dans le cadre d'une succession légale - règle générale
  • 2/3 de la valeur de la part d'héritage - si le bénéficiaire est atteint d'une incapacité permanente ou s'il est mineur

Il convient de rappeler que l'action en revendication de la part réservataire se prescrit par 5 ans à compter de la date de la déclaration du testament.

Acceptation et rejet de la succession

L'héritier dispose de trois options :

  1. Acceptation pure et simple de la succession - l'héritier répond des dettes de la succession sans limitation et avec tous ses biens.
  2. Acceptation de la succession avec bénéfice d'inventaire - responsabilité des dettes de la succession limitée à la valeur de l'actif de la succession.
  3. Rejet de la succession - l'héritier est traité comme s'il n'avait pas vécu jusqu'à l'ouverture de la succession.

Depuis le 18 octobre 2015, la règle veut que l'absence de déclaration dans les six mois suivant la date à laquelle l'héritier a eu connaissance du titre de sa nomination équivaut à l'acceptation de la succession sous bénéfice d'inventaire.

Procédures de succession étape par étape

  1. Obtention d'un certificat de décès - le document de base qui ouvre la procédure de succession.
  2. Détermination du cercle des héritiers - vérifier si le défunt a laissé un testament et déterminer les personnes habilitées à hériter.
  3. Présentation d'une demande de déclaration de succession au tribunal d'instance compétent pour le dernier domicile du testateur ou un certificat d'hérédité notarié.
  4. Présentation d'une déclaration d'acceptation ou de renonciation à la succession - dans un délai de six mois à compter de la date à laquelle l'héritier a eu connaissance du titre de sa nomination.
  5. Dresser l'inventaire - particulièrement pertinente dans le cas d'une succession avec bénéfice d'inventaire.
  6. Division des biens de la succession - peut se faire par accord entre tous les héritiers ou par voie judiciaire.

Conseils pratiques

  1. Envisager de rédiger un testament - Même si votre patrimoine n'est pas important, un testament peut épargner bien des soucis à vos héritiers et exprimer clairement votre volonté.
  2. Choisir la forme appropriée du testament - Dans le cas de situations successorales ou familiales plus complexes, il convient d'envisager un testament notarié.
  3. Mettez régulièrement votre testament à jour - surtout après des changements importants dans la situation familiale ou patrimoniale.
  4. Envisager un legs - Il permet de transférer des biens spécifiques aux personnes désignées dans le testament.
  5. Attention aux héritages grevés de dettes - en cas de doute sur le patrimoine du testateur, il est plus sûr d'accepter la succession sous bénéfice d'inventaire.

Résumé

Le droit des successions, bien qu'il puisse paraître compliqué, repose sur des règles assez claires. Connaître les règles de base permet de mieux se préparer, tant en tant que testateur qu'en tant qu'héritier. Dans les situations plus complexes, il est conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit des successions qui pourra vous guider dans vos démarches dans l'intérêt de toutes les parties concernées.